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Abstract Notre choix du roman vise deux objectifs : premièrement, nous tenterons de montrer comment lorsqu’un auteur décide d’écrire sur une partie de sa vie, dans ses moments de crise, et quand il a recours à une certaine version de la vérité et de la réalité en multipliant les «effets de réels», il peut en même temps reposer sur une intrigue fictionnelle. Deuxièmement, malgré ces deux univers très différents, ce passage d’un genre à l’autre, ce travail d’écriture reflète son état d’âme, et lui permet de se découvrir lui-même. C’est en ce sens que l’auteure constitue également un réaménagement de ses propres pensées, de sa propre existence. Quant au titre « D’après une histoire vraie », nous voyons avec quelle astuce Delphine de Vigan nous oblige à nous demander ce qui est vrai dans ce récit? Elle mêle si machiavéliquement des éléments autobiographiques et d’autres qui ne le sont sûrement pas, sachant mélanger réalité et fiction qui fonctionne comme un thriller. Et c’est là que réside le sujet du livre. Notre thèse se divise en deux parties distinctes : le premier chapitre, intitulé « une écrivaine en panne d’inspiration » ayant pour sous-titre « le syndrome de la page blanche », « extériorisation et origine des maux » et « du réel au fictionnel », se centrera avant tout sur les causes qui ont été à la base d’un tel blocage. Le premier chapitre tentera de connaître les vérités personnelles les plus intimes, les failles les plus profondes et les côtés les plus obscurs de son expérience avec l’angoisse de la page blanche. Notre recherche vise à analyser, d’une manière systématique la succession de différents états propres à l’écrivaine ainsi que son profil psychologique qui nous permettra d’explorer l’influence des maux sentimentaux sur elle. Nous mettrons en évidence comment Delphine de Vigan a éprouvé le besoin de rendre concrètes ses pensées les plus contradictoires, et comment à travers un flot d’émotions, nous toucherons son univers sentimental le plus privé. Nous nous appuierons également sur L’effet-personnage dans le roman de Vincent Jouve dans la présentation du personnage principal dont le monde sentimentalement surchargé le rend plus accessible pour nous en tant que lecteurs. Nous tenterons de mettre en évidence dans cette partie la somatisation que Delphine de Vigan développe dans son écriture s’agissant ainsi d’une expérience où nous passons des maux émotionnels aux maux corporels. Nous examinerons finalement la particularité du rapport entre la fiction et la réalité. Nous aborderons la fiction autour de laquelle l’écrivaine a établi son refuge voire son échappatoire pour dépasser ses problématiques tant sur le plan personnel que professionnel tout en mêlant des traits autobiographiques et fictionnels. Nous ferons le pont dans le deuxième chapitre entre la construction d’un univers fictionnel et la reconstruction du statut personnel et professionnel de la narratrice. En d’autres mots, il s’agira de mettre en évidence comment une prise de parole fictionnelle peut servir de reconquête de soi et de transformation d’un réel pénible. Le deuxième chapitre est intitulé « Et pourtant elle écrit ! », avec « la construction de l’univers fictionnel », « représentation du personnage fictif » et « de la page blanche à D’après une histoire vraie » comme sous-titre. Dans cette partie, nous nous intéressons à cette oeuvre pour sa valeur fictionnelle stratégique et comment l’apparition du personnage fictif à la fois séduisant, manipulateur et encore terrifiant constitue une preuve indéniable de l’écriture talentueuse de Delphine de Vigan. Dans quelle mesure ce premier l’a-t-il aidée dans sa quête identitaire ou bien était-il une pure projection de sa part pour combler le vide qu’elle a vécu ? En étudiant la figuration du personnage fictif, nous réfléchirons sur le portrait de l’état intérieur de l’écrivaine basé sur cette forme narrative particulière. Nous nous arrêtons à de subtiles remarques sur la féminité, la psychologie féminine, l’amitié entre femmes qui viennent encore nourrir l’intérêt du texte. La dernière partie de ce chapitre témoigne d’une nature émotionnelle en considérant les outils déployés par l’auteure dans sa démarche professionnelle. L’intérêt de la dernière partie réside dans l’étude de l’attachement de l’écrivaine à sa boîte à outils, aux objets de l’écriture à tour de rôle afin de suivre de près la conception de celle-ci aux yeux de Delphine de Vigan. Nous approfondirons cet aspect en montrant comment, tout en utilisant un langage plutôt accessible, dépourvu de toute complexité. |